Saturday, May 10, 2008

 

Simone Says... EN FRANÇAIS!




«Je serais incapable de prêter ma tête, mes yeux, ma voix, enfin moi, à une entreprise qui va à l'encontre de mes convictions les plus profondes.» Ainsi s'exprimait, dans son autobiographie La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, Simone Signoret, l'une des actrices les plus admirées du XXe siècle. Portrait d'une femme de passion et de convictions.

La citation ci-haut a une double fonction: en plus d'être une lumineuse citation de la regrettée dame, Simone Signoret, c'est également un court extrait d'un lumineux article écrit sur sa vie, ''Irremplaçable Simone Signoret" de l'élégante plume de madame Betty Achard, pour le Figaro... pardon, le magazine MADAME, communément connu en tant que ''Madame Figaro'' - à ne pas confondre avec le Journal Le Figaro.

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Faites-le en mémoire de Simone. 












R.I.P. 
SIMONE 

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Comments:
Voilà l'article en question...

Merci, MADAME...

Signoret, surtout.

Achard, ensuite...

Figaro, enfin!

:-)
 
Irremplaçable Simone Signoret
Par Betty Achard


«Je serais incapable de prêter ma tête, mes yeux, ma voix, enfin moi, à une entreprise qui va à l'encontre de mes convictions les plus profondes.» Ainsi s'exprimait, dans son autobiographie La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, Simone Signoret, l'une des actrices les plus admirées du XXe siècle. Portrait d'une femme de passion et de convictions.

Sa jeunesse
Simone Henriette Kaminker est née le 25 mars 1921 à Wiesbaden, en Allemagne, à cette époque sous occupation française. Elle y passera seulement les deux premières années de sa vie. «Je suis la fille d'une dame pas juive mariée avec un monsieur juif.» Ce constat classait l'enfant d'emblée dans un monde différent, rebelle aux traditions. La petite famille composée d'André Kaminker, de Georgette Signoret-Kaminker et de leur fille Simone va s'installer à Paris où elle vivra, signe de relative opulence, dans le quartier chic de Neuilly. L'enfant fréquente le très tolérant cours Lafayette où se côtoient catholiques, protestants et juifs. Par la suite, ce sera la section mixte du lycée Pasteur. La vie des Kaminker n'est pas sans nuages. André est avide de «liberté» et l'arrivée de deux garçons, Alain et Jean-Pierre, quelque 10 ans plus tard, ne contribuera pas du tout à cimenter le couple. Une déclaration de Simone Signoret à ce propos (Cinémonde, 1962) se passe de commentaires : «Mon père, c'était un homme charmant, sauf qu'il n'aurait jamais dû être père et certainement pas mari.» Dès ses 11 ans, Simone va souvent devoir agir comme la mère de ses deux petits frères, avec un sens des responsabilités qu'elle gardera sa vie durant.

Jeune fille, elle attire plus d'un regard. Ses cheveux noirs coupés court, ses yeux gris-vert, ses pommettes hautes - origine slave de son père oblige-, son corps bien découpé font qu'on la remarque; ce qui ne lui déplaît pas. À 15 ans, elle fait déjà partie d'une bande de jeunes qui se donnent rendez-vous au Sabot bleu. Là, un jeune prof de philo vient souvent les rencontrer. Il n'est pas des plus beaux, mais doté d'une intelligence hors du commun et s'appelle Jean-Paul Sartre. Simone est littéralement sous l'emprise de cet érudit. Tout passionne la jeune femme, la politique certes, mais aussi le jazz, le théâtre, les romans américains et surtout le septième art.

(...)
 

Et puis arrive septembre 1939: la guerre éclate. En l'absence du père, la famille Kaminker se met à l'abri en Bretagne. Simone fréquente alors le lycée de Vannes. Son prof d'histoire, madame Samuel (alias Lucie Aubrac, célèbre résistante), remarque cette élève que tout passionne et que tenaille un ardent besoin de communiquer, de comprendre. Pour faire bouillir la marmite, l'étudiante appliquée va donner des cours d'anglais - elle le parle couramment -, puis entrera comme secrétaire aux Nouveaux Temps, à Paris, un journal qui soutient la politique de collaboration. Erreur de jeunesse, mais il fallait bien faire vivre sa mère et ses frères. En 1941, grâce à sa rencontre avec l'intellectuel Claude Jaeger, Simone, la vingtaine flamboyante, va désormais devenir une habituée des cafés célèbres tels le Flore, les Deux Magots, Lipp... que ne fréquentent pas les Allemands, mais où va tout ce que Saint-Germain-des-Prés compte d'artistes. Mouloudji, alors jeune chanteur, se la rappelle: «C'était une très jolie fille, très gaie, très volubile; elle avait une soif de réussite inouïe.» La jeune femme bon chic bon genre de Neuilly est en train de céder la place à une battante qui ne lâcherait plus jamais le morceau.

Ses débuts au cinéma
En 1941, Simone Kaminker devient Simone Signoret. La débutante ne croit pas aux miracles, et ils ne se produisent effectivement pas! On la verra longtemps dans des rôles de figuration, entre autres dans le classique du cinéma français Les Visiteurs du soir, de Marcel Carné. Une histoire d'amour s'amorce avec le fort timide et fort beau Daniel Gélin. Mais très vite, la rencontre du metteur en scène Yves Allégret supplante toute autre liaison: la fascination est réciproque. C'est l'été 45, Paris est libéré et Simone met au monde un premier enfant, Patrick, qui ne vivra pas. Cette perte a toujours constitué une souffrance profondément ancrée et que Simone Signoret n'évoquera guère par la suite. En 1948, le couple convole en justes noces, deux ans après la naissance d'une fille, Catherine. Après un vrai rôle dans Macadam, l'actrice l'affirme, elle se sent «désormais sur les rails». Avec Dédée d'Anvers, en 1947, le style Signoret est né. Fini, le petit béret campé sur les cheveux noirs: la comédienne arbore de longs cheveux blond-roux et un air crâne qu'accentue la présence d'une éternelle Gauloise. On a encore affaire à une jeune première, mais qui dispose de tous les atouts pour ouvrir grand son jeu. Durant cette première partie de sa carrière, elle incarne des femmes faciles - bas noirs et ondulations des hanches -, mais même ces personnages-là resteront toujours dignes.

(...)
 
C'est à cette époque, celle de la guerre froide que, de plus en plus politisée et s'opposant vivement à l'envahissement du cinéma américain, Signoret devient l'actrice engagée qu'elle restera jusqu'à la fin de sa vie. Mais, tristement, au sein du couple Allégret-Signoret s'insinue peu à peu une autre forme de guerre froide qu'alimentent quelques aventures sans lendemain.


La bande de Saint-Germain-des-Prés, Prévert en tête, affectionne particulièrement un charmant village du midi de la France, Saint-Paul-de-Vence. Simone s'y achètera même une maison. Tous ces jeunes intellos de gauche se rencontrent à l'auberge de la Colombe d'or. C'est précisément là que Signoret va faire la connaissance du bel Italien qui entrera dans sa vie pour ne plus jamais en ressortir: Ivo Livi, alias Yves Montand. C'est le coup de foudre. Tous deux, pour des raisons d'ordre artistique aussi bien que politique - ou pour d'autres raisons dont un certain genre de magazines font leurs choux gras -, formeront tout d'abord «le couple idéal», avant de devenir «un couple combatif et solidaire». Ils vont élire domicile place Dauphine à Paris, un lieu mythique que bien des fans avides d'autographes hanteront pendant longtemps. Signoret aime son amant inconditionnellement, et certains diront même au détriment de sa propre carrière. Elle s'en défend toutefois : «Je ne sacrifie rien du tout. J'étais simplement assez maligne pour ne pas sacrifier ma vie. Voilà pour la légende du sacrifice.»

(...)
 
Après Ombre et Lumière, film peu remarqué en France mais porté aux nues par la suite en URSS, de grands moments attendent Signoret. Ce sera d'abord Sans laisser d'adresse, Ours d'or à Berlin, et surtout l'inoubliable Casque d'or, le rôle sur mesure que lui offre Jacques Becker en 1951. Bizarrement, le film est reçu dans la tiédeur en France, mais Rome, Berlin et surtout Londres crient au chef-d'oeuvre. L'actrice est alors au sommet de sa beauté et de son art. Le 22 décembre, elle épouse Montand à Saint-Paul-de-Vence. Dans les deux années qui suivent, Signoret devient madame Montand à plein temps, une groupie toujours présente. Trop peut-être? Et c'est d'ailleurs pour relever un défi que lui avait lancé son mari de façon fort peu élégante («Pour travailler, il faut qu'on vous demande») qu'elle va tourner avec Marcel Carné Thérèse Raquin, d'après Zola, Lion d'argent à Venise. D'autres grands titres suivront, dont Les Diaboliques de Clouzot, dans lequel s'opposent la femme-enfant fragile qu'est Véra Clouzot et la force tranquille qu'incarne Signoret. L'actrice est sous les projecteurs, mais il y a un prix à payer dans sa vie de femme. Pour la deuxième fois, elle perd un enfant et en perdra plus tard un troisième. Signoret ne s'est jamais attardée sur ces malheurs, ni sur les autres d'ailleurs, et ils seront nombreux. À cette époque, le couple fait l'acquisition d'un domaine, Autheuil, à quelque 100 kilomètres de Paris. Bien des artistes s'y retrouvent pour fêter, discuter et même pour y élire temporairement domicile. Au cours de ces réunions s'affirme le profil politique du couple. Montand et Signoret font partie des intellectuels de gauche qui défendent bec et ongles le Parti et ses prises de position. Ils sont de toutes les manifs et signent moult pétitions, se rendant même en URSS, à l'image de Sartre, Beauvoir, Aragon...

Mêlant engagement politique et professionnel, ils vont jouer, au théâtre d'abord et plus tard au cinéma, Les Sorcières de Salem d'Arthur Miller, pour venir en aide aux enfants des époux Rosenberg exécutés aux États-Unis en 1953 pour espionnage.

(...)
 
Lorsque la vérité éclate sur les pratiques réelles du pouvoir soviétique - goulag et autres monstruosités-, le couple est profondément choqué, divisé même quant à l'attitude à adopter. Des ondes négatives commencent à en troubler l'harmonie.


Alors que Signoret aborde la quarantaine, Brigitte Bardot étale son arrogante beauté sur l'écran devenu grand. Et pourtant, Peter Glenville propose à Simone d'aller tourner à New York Room at the Top. Comme c'était prévisible, le visa d'entrée lui est refusé. Le film se fera donc en Angleterre et ce sera Les Chemins de la haute ville, chemins qui vont conduire l'actrice au sommet: prix d'interprétation à Cannes. Cette année 1958 l'a donc portée au pinacle mais également plongée dans des abîmes de tristesse: Alain, son frère de 28 ans, meurt noyé - une autre souffrance que Signoret gardera en elle, se refusant à la partager.



La gloire

En 1959, les États Unis s'ouvrent finalement à la vedette de la chanson - l'explosive French man - Yves Montand: sa femme l'accompagne. Ils y retrouvent un autre couple célèbre, Arthur Miller et Marilyn Monroe, la femme la plus sexy du monde. Les journaux à potins, de part et d'autre de l'Atlantique, se sont emparés de l'idylle Monroe-Montand qui tournent ensemble Le Milliardaire, aussi intitulé Let's Make Love... Dans la vie comme à l'écran, Signoret reste digne. Consolation tout de même, en 1960, pour Les Chemins de la haute ville, Hollywood la consacre meilleure actrice. Elle éclipse cette année-là Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn, Audrey Hepburn et Doris Day! Belle revanche sur la vie que cet Oscar accordé pour la première fois à une Française et faisant d'elle une star internationale.

(...)
 
Signoret est la femme d'un seul grand amour; Montand est un homme à femmes. «Entre elle et moi maintenant, avouait-il, c'est plus profond qu'une nuit d'amour.» Signoret ne jouera plus les séductrices, ni dans la vie ni à l'écran. Elle accepte le vieillissement et parfois même l'accélère: «Je n'aurais pu jouer madame Rosa (La Vie devant soi) si j'étais restée filiforme et m'étais fait tirer la peau.» Elles sont rares, les actrices de 50 ans et plus qui, comme Signoret, se lancent dans une seconde carrière avec un physique épaissi, les traits bouffis, mais un talent intact. C'est à cette époque qu'auront lieu les inoubliables face-à-face Signoret-Gabin dans Le Chat et Signoret-Delon dans La Veuve Couderc. Époque difficile, où l'alcool sert souvent de béquille à la comédienne, mais où une autre passion l'a submergée: l'écriture. En 1976, La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, récit autobiographique, constitue un véritable événement littéraire. En 85, année de sa mort, Signoret publie Adieu Volodia, son premier et bien sûr dernier roman, une saga de 600 pages, qu'elle définit comme «l'histoire du silence» dans une famille juive de l'entre-deux-guerres à Paris. C'est un concert d'éloges, tant en France qu'à l'étranger; mais avec un humour non dénué de souffrance, elle déclare à Lire: «C'est Montand que mon roman épate le plus, il disait que je n'avais pas d'imagination.» Le compte à rebours est amorcé, et lorsque Signoret confie: «Si ça devait s'arrêter aujourd'hui, je me dirais que ç'a été formidable», elle sait très bien que l'aujourd'hui en question est là, tapi derrière la porte. Celle que Marguerite Duras qualifiait de reine repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris, son homme à ses côtés.


TEXTE DE: BETTY ACHARD


~ Vous avez apprécié cet article? Il provient de l'édition de juin 2006 du magazine Madame qui, chaque mois, vous propose des recettes, des menus, des rencontres, des témoignages, des articles en santé et en beauté. Tout cela et bien plus dans votre Madame!
 
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